- pif
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• 1718; onomat.♦ Onomatopée, souvent redoublée ou suivie de paf, exprimant un bruit sec (détonation, explosion, etc.). « Quand j'ai entendu d'abord pif ! pif ! je me suis dit : Sacrebleu ! Ils escofient [tuent] mon lieutenant » (Mérimée). pif 2. pif [ pif ] n. m.• 1821; rad. pop. piff-; cf. empiffrer♦ Fam. Gros nez, et par ext. Toute sorte de nez. Il a un drôle de pif.♢ Loc. fig. Avoir qqn dans le pif, le détester. Avoir du pif, du flair. Faire qqch. au pif, approximativement, à vue de nez. ⇒ pifomètre.Synonymes :- blair (populaire)pifn. m. Pop. Nez.I.⇒PIF1, interj.A. —Onomatopée souvent redoublée de paf (v. paf1) et associée à d'autres interj.: boum, pan, pouf, servant à exprimer un bruit sec. Je ne suis pas de ceux qu'on enjôle avec deux baisers. Enfin j'avais l'oeil; quand elle m'annonça qu'elle était grosse. Pif! pan! C'est comme si on m'avait tiré deux coups de fusil dans la poitrine (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Hist. vraie, 1882, p.337). Cette chapelle, monsieur, était une mine creusée sous mes châteaux en Espagne. Pif, paf, poum, un vilain jour, tout a sauté (QUENEAU, Pierrot, 1942, p.215). V. grêler A 1 ex. de Cladel.B. —Empl. adj. inv., région. (Île-de-France). Grès pif. ,,Grès qui rend sous le choc un son clair, et est trop dur pour le pavage`` (PLAIS.-CAILL. 1958). V. paf1, paff B ex. de Michelet.Prononc. et Orth.:[pif]. Homon. et homogr. pif2. Étymol. et Hist. 1718 pif-paf (LE ROUX). Onomatopée.II.⇒PIF2, subst. masc.PopulaireA. —(Gros) nez. Synon. blair(e). Pif rouge, violacé; mettre qqc. sous le pif de qqn; avoir un pif en pied de marmite. L'artiste se gaudit de cette collection de nez; il y avait des pieds de marmites, des nez à retroussis, des nez gibbeux, des pifs épatés et fendus (HUYSMANS, Marthe, 1876, p.83). Sur la (...) banquette sommeille un marchand de cigares mexicain, orné d'un pif aux narines énormes et semblable à une carabine à deux coups (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.147).B. —Flair. Avoir du pif. Celui-ci [qui avait vendu cette fille à Mario] avait manqué de pif. Mario, lui, supputait déjà [ce qu'il allait gagner à la lancer] (LE BRETON, Rififi, 1953, p.24).♦Faire qqc. au pif. Synon. faire qqc. au pifomètre.REM. Piffard, -arde, adj. et subst., pop. (Celui, celle) qui a un gros nez disgracieux. Quel type, ce père Albert! Nous l'appelions Piffard à cause de son appendice nasal (GALIPEAUX, Souv., 1931, p.31).Prononc. et Orth.:[pif]. Homon. et homogr. pif1. Étymol. et Hist. 1821 avoir qqn dans le pif «le détester» (ANSIAUME, Arg. bagne Brest, f° 12 v°, § 318); 1953 «flair, perspicacité» (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, p.18). Du rad. expressif piff- qui évoque la grosseur, cf. piffard subst. masc. «homme qui a un gros nez» (1825, DUMERSAN, GABRIEL, BRAZIER, Les Cochers, pp.26-27 ds QUEM. DDL t.19). Fréq. abs. littér.:55.DÉR. Piffer, verbe trans., pop. [En tournure nég.] Ne pas, ne plus piffer qqn ou qqc. Détester quelqu'un, en avoir horreur. Synon. ne pas blairer, encadrer, sentir qqn ou qqc. [Le facteur] l'avait pas eu son vélo de l'administration... Pour avoir un neuf, il fallait qu'il attende deux ans... Il avait pas droit... Il pouvait plus nous piffer... Il nous réclamait des chaussures, nous qu'en avions pas! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.600). [Hitler] nous reprendra l'Alsace, question de prestige, c'est d'accord. Seulement, je vais te dire: on s'en fout des Alsaciens; moi, j'ai jamais pu les piffer (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p.275). — [pife]; (il) piffe [pif]. ROB., Lar. Lang. fr.: -f(f)-. — 1re attest. 1846 (Intérieur prisons, p.245); de pif2.BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.492. —DAUZAT Ling. fr. 1946, p.277. —SAIN. Argot 1972 [1907] p.220.1. pif [pif] interj.ÉTYM. 1718, pif-paf; onomatopée.❖♦ Onomatopée, presque toujours redoublée ou suivie de paf, exprimant le bruit sec de qqch. qui éclate (détonation, explosion, etc.). || Pif ! paf ! une belle paire de gifles !0 — Quelqu'un m'ajuste : Paf ! et je riposte… — Pif !Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, II, 9.➪ tableau Principales interjections.❖HOM. 2. Pif, formes du v. pifer.————————2. pif [pif] n. m.ÉTYM. 1821; rad. onomat. piff-. → Piffre, piffrer, empiffrer, qu'on ne peut, selon Wartburg, rattacher à pifre, ital. piffero (→ Pifferaro).❖1 Fam. et vieilli. Gros et vilain nez. — Par ext. Toute sorte de nez. || Quel pif !1 Vous savez que, pour ces animaux, il suffirait, pour qu'ils se jetassent sur elle, que Mme Verdurin eût une écorchure sur son nez. Sur ce que dans ma jeunesse on eût appelé son pif !Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 799.2 Fig. (fam.). Flair. || Quel pif vous avez ! ☑ Il a du pif, du nez.2 J'ai pas de grosses qualités, mais pour le pif, je ne suis pas mal partagé; ça m'a bien souvent servi.Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 14.♦ ☑ Loc. Au pif : au pifomètre, approximativement et à l'estime.❖DÉR. Pifer ou piffer.HOM. 1. Pif, formes du v. pifer.
Encyclopédie Universelle. 2012.